Rapports 2022

Résultat

Le Groupe Raiffeisen a réalisé un bénéfice de 1,18 milliard de francs durant l’exercice sous revue, ce qui représente un très bon résultat. Le bénéfice dépasse le résultat de l’exercice précédent de 10,6 %. L’augmentation des revenus opérationnels y a principalement contribué. Le bénéfice annuel étant thésaurisé à 93 %, il reste au sein de la coopérative et renforce l’assise financière du Groupe Raiffeisen.

Chiffres clés

en mio CHF, pourcentage, nombre20212022Variation en %
Chiffres clés du compte de résultat
Résultat brut des opérations d‘intérêts2'4022'5697,0
Résultat des opérations de commissions et des prestations
de service
53659110,3
Produit opérationnel3'3833'5294,3
Charges d’exploitation1'8951'9724,1
Résultat opérationnel 1'2681'3546,8
Bénéfice du Groupe1'0691'18210,6
Cost Income Ratio56,0%55,9%
Chiffres clés du bilan
Total du bilan284'489280'635-1,4
Prêts et crédits à la clientèle206'355214'5654,0
dont créances hypothécaires196'360203'6563,7
Dépôts de la clientèle201'729204'7851,5
en % des prêts et crédits à la clientèle97,8%95,4%
Total des capitaux propres (sans part des intérêts minoritaires)19'17920'6737,8
Fonds propres/liquidité1
Ratio CET12 20,3%18,8%
Ratio de fonds propres de base (going concern)2 21,7%18,8%
Ratio TLAC23,4%24,9%
Ratio de levier TLAC7,4%8,2%
Ratio de liquidités (LCR)3185,4%168,4%
Ratio de financement (NSFR)4144,9%140,9%
Indications sur le marché
Part du marché hypothécaire 17,6%17,6%
Part du marché des dépôts de la clientèle14,0%14,5%
Nombres de clientes3'606'5403'637'7060,9
Nombre de sociétaires1'963'5932'001'4991,9
Fortune de la clientèle
Fortune de la clientèle gérée5241'226242'2390,4
Apports nets de la fortune de la clientèle gérée14'5098'159-43,8
Ratios de risque des opérations de crédit
Corrections de valeur pour les risques de défaillance2432482,0
en % des prêts et crédits à la clientèle0,118%0,115%
Corrections de valeur pour pertes prévisibles
(prévoyance des risques)
4824840,3
Ressources
Effectif des collaborateurs 11'46511'6521,6
Nombre de postes à plein temps9'7299'9011,8
Nombre de sites Raiffeisen820803-2,1
1 Selon le régime d’importance systémique.
2 En raison du respect anticipé de l'intégralité des exigences TLAC 2026 au 31 décembre 2022 et du reclassement plus important des fonds propres CET1 excédentaires qui en découle, cette valeur est réduite au 31 décembre 2022. En contrepartie, les exigences globales applicables à partir de 2026 en matière de fonds supplémentaires destinés à absorber les pertes (fonds Gone-concern) sont déjà entièrement constituées au 31 décembre 2022.
3 Le ratio de liquidité (LCR – Liquidity-Coverage-Ratio) sert à mesurer si un institut bancaire dispose de suffisamment de fonds propres pour couvrir un besoin de liquidités avec ses propres fonds en cas d’urgence sur une période de 30 jours. Le LCR calcule les liquidités disponibles par rapport aux sorties nettes attendues.
4 Avec le chiffre clé de financement NSFR (Net-Stable-Funding-Ratio), on s’assure d’un financement durable et stable des opérations actives et des activités hors du bilan d’un institut bancaire. Celui-ci limite en particulier le risque qu’une banque finance ses opérations de crédit avec des fonds estimés comme trop instables et à court terme.
5 Les actifs sous gestion inscrits au bilan intègrent les avoirs en dépôt et les engagements résultant des dépôts de la clientèle et des obligations de caisse. Le poste «Engagements résultant des dépôts de la clientèle» englobe également les fonds de la clientèle n’ayant pas caractère de placement. Ne sont pas inclus: les fonds fiduciaires et ceux provenant des relations clientes «custody only» (banques tierces et clients institutionnels pour lesquels Raiffeisen fait exclusivement office de banque dépositaire) ainsi que les actifs d’investisseurs institutionnels dès lors que leur activité commerciale repose sur des placements liquides ou repo. Les reclassements entre actifs sous gestion et actifs non-inscrits au bilan (p. ex. custody only) y figurent en tant que variation d’argent frais net.

Très bon résultat annuel

Le Groupe Raiffeisen a enregistré un très bon résultat en 2022, avec un bénéfice consolidé s’élevant à 1,18 milliard de francs. Raiffeisen doit ce succès à l’évolution solide des opérations avec la clientèle. Le Groupe enregistre une croissance réjouissante dans les opérations hypothécaires. Les opérations de prévoyance et de placement poursuivent leur progression et apportent une contribution importante à la diversification du modèle d’affaires. Les avancées stratégiques du Groupe sont visibles. En effet, Raiffeisen est désormais aussi une banque de placement.

Le volume hypothécaire a augmenté de 7,3 milliards de francs. Dans le sillage d’un contexte de marché délicat, le Groupe Raiffeisen enregistre un afflux d’argent frais de 3,9 milliards de francs dans les dépôts de prévoyance et de placement. Le nombre de dépôts de prévoyance a progressé de 17,6% et celui des mandats de gestion de fortune de 34,4%. Cette évolution souligne la grande confiance que témoignent nos clientes et nos clients dans la compétence de Raiffeisen en matière de placements. Du côté des revenus, les opérations d’intérêts tout comme les opérations neutres ont, elles aussi, enregistré une croissance. Outre l’évolution réjouissante de son activité opérationnelle, le Groupe a développé le réseau de coopératives, affirmant ainsi davantage son profil. En 2022, quatre des six Succursales de Raiffeisen Suisse à Berne, Saint-Gall, Thalwil et Winterthour sont devenues des Banques coopératives autonomes. Les deux Succursales restantes, Bâle et Zurich, ont emboîté le pas en janvier 2023.

Croissance réjouissante de l’activité de base

La croissance continue du volume d’affaires se poursuit. Les prêts et crédits à la clientèle ont augmenté de 8,2 milliards de francs (+4,0%) pour atteindre 214,6 milliards de francs. Conformément à l’ambition stratégique, les créances hypothécaires ont progressé au rythme du marché. Le Groupe Raiffeisen a su conserver sa solide position dans un contexte très concurrentiel. En effet, sa part de marché de 17,6% se maintient au niveau de l’exercice précédent.
Les dépôts de la clientèle connaissent certes une croissance plus modérée, mais demeurent à un niveau élevé avec une hausse de 3,1 milliards de francs (+1,5%). S’agissant de la prévoyance et des placements, Raiffeisen a encore étoffé sa gamme d’offres et entièrement orienté les mandats de gestion de fortune sur la durabilité. Près de 7’700 nouveaux mandats de gestion de fortune (+34,4%) ont été ouverts lors de l’exercice écoulé. Le nombre de dépôts de prévoyance a augmenté d’environ 21’200 unités (+17,6%) et celui des dépôts de plan d’épargne en fonds de placement a progressé de 9’900 unités (+11,8%). L’afflux net d’argent frais dans les dépôts de prévoyance et de placement représente 3,9 milliards de francs. Cependant, le volume de dépôt a globalement diminué de 4,0 milliards de francs (–8,8%) en raison de l’évolution négative du marché.

Raiffeisen a accueilli 31’000 nouvelles clientes et nouveaux clients durant l’exercice écoulé. Le nombre de sociétaires a également progressé. En effet, le Groupe Raiffeisen compte pour la première fois plus de deux millions de sociétaires, c’est-à-dire qu’un adulte sur quatre vivant en Suisse est copropriétaire d’une Banque Raiffeisen. De nombreuses parts sociales ont été souscrites, notamment dans les zones urbaines, suite à l’autonomisation des Succursales. En effet, plus de 47’000 personnes ont souscrit une ou plusieurs parts sociales des six nouvelles Banques Raiffeisen.

Capacité de rendement opérationnelle intacte

La situation opérationnelle en matière de rendement est très réjouissante. S’agissant des opérations d’intérêts, qui sont la principale source de revenus, la hausse enregistrée est légèrement supérieure à celle de l’exercice précédent. Le résultat net des opérations d’intérêts a augmenté de 135,8 millions de francs (+5,6%) pour atteindre 2,5 milliards de francs. Les effets du revirement des taux amorcé l’an dernier par la Banque nationale suisse (BNS) tout comme la hausse des taux d’intérêt ne se répercutent que lentement sur les opérations actives. Près de 80% des hypothèques sont conclues avec une durée fixe, avec une période moyenne de fixation des taux supérieure à trois ans. Pour la première fois depuis des années, la marge d’intérêt a légèrement progressé à 0,92% (exercice précédent: 0,89%). Le marché est très concurrentiel. Par conséquent, Raiffeisen évoluera dans un contexte de marché délicat, ceci également pendant les prochains trimestres.
Le produit des opérations neutres a de nouveau bien progressé. Enregistrant une hausse de 55,3 millions de francs (+10,3%), le résultat des opérations de commissions et des prestations de service a encore fortement augmenté pour atteindre 591,4 millions de francs. Le résultat des opérations de négoce s’est, quant à lui, étoffé de 9,7 millions de francs (+4,0%), passant ainsi à 254,3 millions de francs. Cette évolution a permis de diversifier davantage la base de revenus du Groupe. La part des opérations neutres dans le produit opérationnel est passée de 23,1% lors de l’exercice précédent à 24,0%. Les autres résultats ordinaires ont baissé de 55,1 millions de francs (‑29,2%) par rapport à l’exercice précédent, qui incluait un effet unique lié à l’aliénation d’immobilisations financières. Au total, le produit opérationnel est nettement supérieur à celui de l’exercice précédent grâce à une forte activité opérationnelle, qui enregistre une croissance de 145,6 millions de francs (+4,3%) pour atteindre 3,5 milliards de francs.

Les coûts augmentent conformément aux attentes

Comme prévu, les coûts ont enregistré une hausse durant l’exercice sous revue. Les charges d’exploitation ont progressé de 77,4 millions de francs (+4,1%) par rapport à l’exercice précédent, passant à 2,0 milliards de francs. Cette hausse est due aux investissements dans les projets destinés à la mise en œuvre de la stratégie du Groupe et à une nouvelle augmentation des effectifs dédiés au conseil à la clientèle dans les Banques Raiffeisen. De plus, après les années de pandémie de COVID-19 durant lesquelles aucune manifestation régionale n’avait pu être organisée, les dépenses pour les événements clients et les assemblées de sociétaires sont reparties à la hausse. Les charges de personnel ont augmenté de 37,3 millions de francs (+2,7%) et se chiffrent à 1,4 milliard de francs. Les autres charges d’exploitation ont progressé de 40,1 millions de francs (+8,0%) et s’élèvent désormais à 543,0 millions de francs.
Malgré la hausse des coûts, la forte augmentation des revenus a pour effet une légère amélioration du Cost Income Ratio, passant de 56,0% à 55,9% à la fin de l’exercice précédent. Le Cost Income Ratio se situe ainsi à un très bon niveau et la productivité du Groupe reste toujours élevée. Les corrections de valeur sur participations, amortissements sur immobilisations corporelles et valeurs immatérielles sont en nette baisse par rapport à l’exercice précédent. Or, le nombre de modifications des provisions et autres corrections de valeur et pertes a augmenté, mais reste à un niveau bas. Durant l’exercice sous revue, le résultat opérationnel a progressé de 85,9 millions de francs (+6,8%) par rapport à l’exercice précédent et atteint 1,35 milliard de francs.

Assise financière encore renforcée et fonds destinés à absorber les pertes
entièrement constitués

Raiffeisen enregistre un très bon résultat annuel. Le bénéfice a augmenté de 113,1 millions de francs (+10,6%) pour atteindre 1,18 milliard de francs. Plus de 90% du bénéfice étant thésaurisés sous forme de réserve, le Groupe peut renforcer encore son assise financière.
Durant l’exercice écoulé, quatre des six Succursales de Raiffeisen Suisse sont devenues des Banques coopératives autonomes. L’élément essentiel de la capitalisation des nouvelles Banques Raiffeisen était la souscription de parts sociales par les clientes et clients, qui sont de ce fait devenus sociétaires et copropriétaires de leur Banque respective. Ces quatre Banques Raiffeisen avaient réuni par ce biais 161,5 millions de francs de nouveau capital social au 31 décembre 2022. Le capital social du Groupe a par conséquent augmenté au total de 377,8 millions de francs, principalement en raison de souscriptions multiples. Ce fort afflux de fonds renforce considérablement l’assise financière et reflète la confiance dans le modèle coopératif de Raiffeisen.
Le Groupe Raiffeisen dispose d’une excellente capitalisation. Avec un ratio TLAC de 24,9%, Raiffeisen satisfait aux exigences pondérées du risque de 20,2% (exigences selon la planification d’urgence pour les banques d’importance systémique sans application des dispositions transitoires). L’exigence de 20,2% comprend déjà le volant anticyclique de fonds propres pour l’immobilier résidentiel suisse, qui a été réactivé par le Conseil fédéral avec effet au 30 septembre 2022 et s’applique chez Raiffeisen à hauteur d’1,4% au 31 décembre 2022.
Raiffeisen satisfait également très bien aux exigences non pondérées de 6,6% pour le ratio de levier TLAC, avec une valeur de 8,2%.

Raiffeisen a, de nouveau, émis en 2022 des instruments «bail-in». Le Groupe a réussi à placer un volume de 500 millions d’euros. Les instruments «bail-in», aussi appelés capital gone concern, sont des fonds supplémentaires destinés à absorber les pertes en cas de crise. Etablissement d’importance systémique, Raiffeisen est tenue de répondre à des exigences plus élevées en matière de capital et de fonds destinés à absorber les pertes. Par ailleurs, ces fonds supplémentaires doivent en principe être constitués intégralement d’ici à 2026 dans le cadre de dispositions transitoires. Les emprunts «bail-in» émis et le changement d’affectation plus conséquent de capital going concern excédentaire au profit des fonds gone concern permettent à Raiffeisen de satisfaire au 31 décembre 2022 à l’ensemble des exigences prévues en cas de crise et dans le cadre de la planification d’urgence. Raiffeisen renonce ainsi à appliquer les dispositions transitoires.

Compte de résultat

Revenus issus de l’activité opérationnelle

Les revenus ont évolués de manière positive. Les produits des opérations d’intérêts comme ceux des opérations neutres ont augmenté. Seuls les autres résultats ordinaires ont diminué, et ce en raison d’un effet unique important durant l’exercice précédent. Dans l’ensemble, le produit opérationnel a progressé de 145,6 millions de francs (+4,3%) pour atteindre 3,5 milliards de francs.

Opérations d’intérêts

En ce qui concerne les opérations d’intérêts, qui sont la principale source de revenus, le Groupe enregistre une croissance réjouissante. Le résultat brut des opérations d’intérêts a augmenté de 167,5 millions de francs (+7,0%) pour atteindre 2,6 milliards de francs. S’élevant à 0,92%, la marge d’intérêt a légèrement progressé pour la première fois depuis plusieurs années. En effet, elle est supérieure de trois points de base à sa valeur enregistrée à la fin de l’exercice précédent . Le revirement des taux amorcé l’an dernier par la BNS ne se répercute toutefois que lentement sur les opérations actives, car environ 80% des hypothèques convenues chez Raiffeisen le sont avec une durée fixe. La pression sur la marge d’intérêt devrait perdurer en raison de la situation concurrentielle. Alors que des corrections de valeur avaient encore pu être dissoutes en valeur nette l’an dernier en raison de la reprise économique, des corrections de valeur relatives aux risques de défaillance ainsi que des pertes sur les opérations d’intérêts à hauteur de 19,6 millions de francs ont été constituées en valeur nette durant l’exercice sous revue. Le total des corrections de valeur pour créances compromises par rapport aux prêts et crédits à la clientèle reste, malgré le besoin un peu plus élevé de correction de valeur, à un niveau très bas avec une part de 0,115% (exercice précédent: 0,118%). Le résultat net des opérations d’intérêts a augmenté de 135,8 millions de francs (+5,6%) par rapport à l’exercice précédent pour atteindre 2,5 milliards de francs.

Opérations de commissions et prestations de service

Le produit des opérations de commissions et des prestations de service a également de nouveau progressé, notamment grâce à l’afflux élevé de fonds dans le domaine de la prévoyance et des placements. Dans ce contexte, les revenus issus des opérations de gestion de fortune ont évolué de manière extrêmement positive. Globalement, le produit des commissions sur les titres et les opérations de placement a toutefois légèrement diminué comparé à l’exercice précédent. Le chiffre d’affaires des transactions sur titres est en baisse par rapport à l’exercice précédent en raison de l’évolution négative du marché. Quant au produit des autres prestations de service, des adaptations du modèle d’affaires pour l’émission de cartes de crédit ont entraîné des modifications de la structure des revenus. Cela concerne autant le produit des commissions sur les autres prestations de service que les charges de commissions. Dans l’ensemble, le résultat des opérations de commissions et des prestations de service a augmenté de 55,3 millions de francs (+10,3%) pour atteindre 591,4 millions de francs. Ainsi, les opérations de commissions et prestations de service ont, une nouvelle fois, contribué de manière significative au résultat du Groupe Raiffeisen, et leur part dans l’ensemble du produit opérationnel a encore augmenté, conformément aux objectifs stratégiques. Cette évolution montre que les initiatives stratégiques visant à renforcer les opérations de prévoyance et de placement portent leurs fruits.

Opérations de négoce

Le résultat des opérations de négoce et de l’option de la juste valeur a, lui aussi, évolué positivement. La hausse de 9,7 millions de francs (+4,0%) par rapport à l’exercice précédent aboutit à un résultat de 254,3 millions de francs. Les nombreuses activités de distribution ont permis au Groupe Raiffeisen de faire progresser aussi bien les opérations sur devises que les opérations avec la clientèle entreprises notamment. La forte croissance des transactions sur devises dans l’e-banking est particulièrement positive, tout comme les activités importantes des clientes et clients ayant un accès direct au négoce. Notre clientèle s’étant remise à voyager après les restrictions dues au COVID-19, la demande de monnaies étrangères s’est accrue.

Autres résultats ordinaires

A la différence des autres revenus provenant de l’activité bancaire opérationnelle, les autres résultats ordinaires ont diminué de 55,1 millions de francs (–29,2%) pour s’établir à 133,6 millions de francs. Ce recul est principalement dû à un effet unique important comptabilisé durant l’exercice précédent. L’an dernier, les aliénations d’immobilisations financières ont généré des revenus élevés. Le produit des participations a augmenté de façon réjouissante de 19,7 millions de francs (+26,8%). ce qui s’explique par des imputations sur les participations dans Leonteq AG et Viseca Payment Services SA, évaluées selon la méthode de la mise en équivalence. En outre, des produits plus élevés des dividendes ont pu être perçus.

Charges d’exploitation

Comme prévu, le Groupe Raiffeisen enregistre une hausse de ses coûts qui sont principalement dus aux investissements dans la mise en œuvre de la stratégie du Groupe et à la nouvelle augmentation des effectifs dans les équipes de conseil au sein des Banques Raiffeisen. Les charges d’exploitation ont augmenté de 77,4 millions de francs au total (+4,1%) pour atteindre 2,0 milliards de francs.

Charges de personnel

Les charges de personnel ont augmenté de 37,3 millions de francs (+2,7%) et se chiffrent à 1,4 milliard de francs. On dénombre 172 emplois à plein temps supplémentaires durant la période sous revue. Les effectifs du Groupe Raiffeisen s’élèvent de ce fait à 9’901 emplois à plein temps au 31 décembre 2022. Une grande partie de la hausse des effectifs est liée aux Banques Raiffeisen, qui ont de nouveau investi dans des capacités supplémentaires en matière de conseil.

Autres charges d’exploitation

Les autres charges d’exploitation, en hausse de 40,1 millions de francs (+8,0%) pour atteindre 543,0 millions de francs, sont nettement plus élevées que durant l’exercice précédent. Depuis la fin de l’interruption des événements clients due au COVID-19 ces deux dernières années, ceux-ci ont à nouveau eu lieu et en plus grand nombre. De plus, les autres charges d’exploitation contiennent de nouveau des limites plus élevées pour les coûts relatifs aux assemblées des sociétaires et aux jubilés de l’exercice 2022. Les Banques Raiffeisen ont également versé des contributions de sponsoring plus élevées.

Corrections de valeur sur participations, amortissements sur immobilisations
corporelles et valeurs immatérielles

La position «Corrections de valeur sur participations, amortissements sur immobilisations corporelles et valeurs immatérielles» a diminué au total de 28,6 millions de francs (–13,1%) et se chiffre à 188,8 millions de francs pour l’exercice sous revue. Les corrections de valeur sur participations ont baissé de 9,3 millions de francs par rapport à l’exercice précédent. Les amortissements sur immobilisations corporelles ont reculé de 13,6 millions de francs et les amortissements sur valeurs immatérielles de 5,7 millions de francs.

Variations des provisions et autres corrections de valeur, ainsi que pertes

En comparaison à l’exercice précédent, la position «Variations des provisions et autres corrections de valeur, ainsi que pertes» a progressé de 11,0 millions de francs et s’élève à 14,1 millions de francs. Des provisions nettes pour risques de défaillance à hauteur de 8,9 millions de francs ont été constituées. La constitution nette s’élève à 1,7 million de francs en ce qui concerne les provisions pour pertes prévisibles.

Résultat opérationnel

En dépit de la hausse des coûts, les produits opérationnels élevés ont permis une nouvelle progression du résultat opérationnel, qui se monte à 85,9 millions de francs (+6,8%) pour atteindre 1,35 milliard de francs.

Produits et charges extraordinaires

Les produits extraordinaires de 33,6 millions de francs incluent des bénéfices résultant de l’aliénation d’immobilisations corporelles et des bénéfices issus de la vente des participations dans responsAbility Investments AG et dans Liiva SA. Les charges extraordinaires de 9,8 millions de francs comprennent des pertes résultant de l’aliénation d’immobilisations corporelles et de la déconsolidation d’une participation.

Impôts

Les charges fiscales ont augmenté de 13,2 millions de francs (+7,2%) par rapport à l’exercice précédent pour atteindre 196,2 millions de francs. Les comptes annuels du Groupe Raiffeisen comportent des provisions pour impôts latents afin de représenter correctement l’effet fiscal des écarts entre son propre bouclement, établi selon le principe de l’image fidèle (true and fair view), et le bouclement individuel de chacune des sociétés consolidées. Les charges fiscales effectives s’élèvent à 175,9 millions de francs.

Bilan

Le total du bilan du Groupe Raiffeisen a diminué de 3,9 milliards de francs (–1,4%) par rapport à la fin de l’exercice précédent. Ce recul s’explique par la gestion active du bilan et la gestion des liquidités, ce qui peut entraîner des fluctuations en fonction du jour de référence. Les positions du bilan liées aux opérations avec la clientèle ont progressé à peu près au rythme du marché, voire légèrement fait mieux, conformément à l’ambition stratégique du Groupe.

Créances et engagements envers les banques

Les créances sur les banques accusent une baisse de 1,0 milliard de francs (–32,3%) par rapport à l’exercice précédent et s’élèvent à 2,2 milliards de francs. Les engagements envers les banques ont fléchi de 1,9 milliard de francs (–12,1%) et se chiffrent à 14,0 milliards de francs. Du fait de la gestion active du bilan et la gestion des liquidités, ces positions peuvent faire l’objet de fluctuations selon le jour de référence.

Créances et engagements résultant d’opérations de financement de titres

Les opérations de financement de titres sont sujettes à des fluctuations selon les besoins liés à la gestion des liquidités. En raison des transactions repo échues et non renouvelées, le volume des engagements résultant d’opérations de financement de titres a diminué de 7,4 milliards de francs, passant ainsi à 35,0 millions de francs. Comme lors de l’exercice précédent, il n’y a pas de créances résultant d’opérations de financement de titres au jour de référence.

Prêts et crédits à la clientèle

La croissance continue du volume d’affaires s’est poursuivie durant l’exercice écoulé. Concernant les opérations hypothécaires, le Groupe est parvenu à maintenir sa solide position sur le marché. Raiffeisen a atteint pour la première fois le seuil des 200 milliards. Les créances hypothécaires ont enregistré une hausse de 7,3 milliards de francs (+3,7%). L’ambition de croître à peu près au rythme du marché a ainsi été réalisée. La part de marché est restée stable, à 17,6%. Raiffeisen a pu s’imposer dans un contexte très concurrentiel.
Les créances sur la clientèle ont augmenté de 913,7 millions de francs (+9,1%) pour atteindre 10,9 milliards de francs, et ce malgré les nombreux remboursements de crédits COVID-19, comptabilisés sous cette position. Des remboursements de crédits COVID-19 à hauteur de 400 millions de francs environ ont été effectués durant la période sous revue. L’augmentation des créances sur la clientèle, qui est toutefois importante, s’explique par une croissance plus élevée des opérations avec la clientèle entreprises. Au total, les prêts et crédits à la clientèle ont augmenté de 8,2 milliards de francs (+4,0%) et s’élèvent désormais à 214,6 milliards de francs. Les hypothèques SARON Flex et les crédits sur marché monétaire octroyés aux entreprises sont en nette hausse. Les clientes et les clients ont davantage misé sur des produits du marché monétaire en raison de l’évolution des taux d’intérêt.
La qualité du portefeuille de crédits reste élevée. Les corrections de valeur pour créances compromises ont à peine augmenté, passant de 243,0 millions de francs durant l’exercice précédent à 247,8 millions de francs. Leur part dans l’ensemble des prêts et crédits à la clientèle à même diminué et n’est plus que de 0,115% (exercice précédent: 0,118%). Cette situation montre que la croissance se fait dans le cadre de la politique de risque qui reste toujours prudente. Les corrections de valeur pour pertes prévisibles ont augmenté en valeur nette de 1,3 million de francs par rapport à l’exercice précédent, ce qui ne représente, là aussi, qu’une légère hausse.

Opérations de négoce

Le volume des opérations de négoce a augmenté de 315,7 millions de francs durant la période sous revue (+12,3%) et s’élève à 2,9 milliards de francs. Du fait de son caractère à court terme, le volume de négoce est généralement sujet à certaines fluctuations en fonction du jour de référence.

Immobilisations financières

Les immobilisations financières sont principalement composées d’obligations de premier ordre et servent à la gestion des liquidités conformément aux exigences légales et aux objectifs internes. Les immobilisations financières sont ainsi gérées en fonction des opportunités générées dans le cadre de la gestion active des liquidités. Durant l’exercice sous revue, les immobilisations financières ont augmenté de 6,6 milliards de francs (+77,2%) pour atteindre 15,2 milliards de francs, notamment en raison de l’achat de papiers du marché monétaire de la BNS.

Participations non consolidées

La valeur comptable des participations non consolidées s’élève à 808,2 millions de francs, ce qui représente une augmentation de 84,1 millions de francs (+11,6%). D’une part, cette évolution s’explique par des imputations sur les participations dans Leonteq AG et Viseca Payment Services SA, évaluées selon la méthode de la mise en équivalence. D’autre part, la Banque des Lettres de Gage d’Etablissements suisses de Crédit hypothécaire SA a procédé à une augmentation du capital durant l’exercice sous revue. Raiffeisen y a participé pour un montant d’environ 28 millions de francs dans le cadre de son droit de souscription.

Immobilisations corporelles

La valeur comptable des immobilisations corporelles enregistre une légère hausse de 22,0 millions de francs (+0,7%) et atteint 3,0 milliards de francs. Durant l’exercice sous revue, des investissements à hauteur de 246,6 millions de francs ont été effectués, en majorité dans les bâtiments des banques. En revanche, des amortissements d’un montant de 185,7 millions de francs et des désinvestissements à hauteur de 30,6 millions de francs ont été enregistrés.

Investissements nets par catégorie

en mio CHF20182019202020212022
Immeubles à l'usage de la Banque109928589124
Autres immeubles531763634
Transformations et aménagements dans des locaux tiers926341723
Matériel informatique1416211010
Logiciels informatiques1575624159
Bancomat12151176
Mobilier66423
Installations1010643
Machines de bureau, véhicules, dispositifs de sécurité139454
Total des investissements nets383247195185216
Investissements nets en bien corporels par régions
en mio CHF20182019202020212022
Région lémanique3527363637
Plateau 4338294447
Suisse du Nord-Ouest et Zurich5938392646
Suisse orientale121795535132
Suisse centrale 214028731
Tessin89102123
Total des investissements nets383247195185216
1 Y compris investissements centraux Raiffeisen Suisse.

Valeurs immatérielles

La valeur comptable des valeurs immatérielles atteint 6,5 millions de francs pour l’exercice sous revue (exercice précédent: pas de valeurs immatérielles). Il s’agit de valeurs immatérielles créées dans le cadre de la mise en œuvre d’un nouveau modèle d’affaires pour les opérations de cartes de crédit.

Engagements résultant des dépôts de la clientèle

La croissance des dépôts de la clientèle a été nettement plus modérée que durant les exercices précédents. Les engagements résultant des dépôts de la clientèle ont augmenté de 3,1 milliards de francs (+1,5%) pour atteindre 204,8 milliards de francs. Dans un marché globalement en recul, Raiffeisen est parvenue à accroître sa part de marché, passant de 14,0% à la fin de l’exercice précédent à 14,5%. L’augmentation des prêts et crédits à la clientèle, associée à une croissance simultanée plus modérée des dépôts de la clientèle, a entraîné un léger recul du taux de refinancement, qui est passé de 97,8% durant l’exercice précédent à 95,4% à la fin de l’exercice sous revue. De ce fait, plus de 95% des prêts et crédits à la clientèle sont refinancés de manière solide par des dépôts de la clientèle, ce qui représente une valeur très élevée.

Engagements résultant des autres instruments financiers évalués à
la juste valeur

Cette position inclut les produits structurés émis par Raiffeisen Switzerland B.V. Amsterdam, qui sont évalués à la valeur du marché. Les engagements résultant des autres instruments financiers évalués à leur juste valeur accusent une baisse de 488,7 millions de francs (–21,9%) et s’élèvent à 1,7 milliard de francs. L’inscription des produits structurés émis par Raiffeisen Suisse au bilan suit un procédé différent: leurs composants de base sont portés au bilan dans la position «Emprunts et prêts des centrales d’émission de lettres de gage» et sont commentés ci-après.

Emprunts et prêts des centrales d’émission de lettres de gage

La position «Emprunts et prêts des centrales d’émission de lettres de gage» a diminué de 2,1 milliards de francs (–6,0%) durant l’exercice sous revue et s’élève désormais à 32,0 milliards de francs. Cette réduction est due à l’échéance de papiers du marché monétaire pour un volume de 3,2 milliards de francs. Les prêts des centrales d’émission de lettres de gage ont en revanche progressé de 1,3 milliard de francs pour s’établir à 27,0 milliards de francs. En raison d’échéances, les emprunts de rang non subordonné de Raiffeisen Suisse sont en baisse de 176,6 millions de francs par rapport à l’exercice précédent.

Raiffeisen a de nouveau émis un emprunt «bail-in» durant l’exercice écoulé, afin de constituer des fonds destinés à absorber les pertes en cas de crise. Le Groupe est parvenu à placer avec succès un volume de 500 millions d’euros.

Au sein du Groupe, tant Raiffeisen Switzerland B.V. Amsterdam que Raiffeisen Suisse émettent des produits structurés. Les instruments de base des produits structurés émis par Raiffeisen Suisse ont reculé de 330,7 millions de francs passant désormais à 1,0 milliard de francs. Les incertitudes générales qui règnent sur les marchés financiers font que la demande en produits structurés est en recul. L’évolution du volume et du portefeuille durant l’exercice sous revue est également influencée de manière déterminante par les évaluations plus basses par rapport à l’exercice précédent. Le volume total des produits structurés du Groupe Raiffeisen a diminué de 910,6 millions de francs pour s’inscrire à 2,7 milliards de francs.

Provisions

Les provisions ont augmenté au total de 14,1 millions de francs (+1,5%) pour passer à 947,1 millions de francs. Les provisions pour impôts latents ont progressé de 27,2 millions de francs. Les provisions pour risques de défaillance ont crû de 4,7 millions de francs et celles pour pertes prévisibles de 1,7 million de francs. Les autres provisions ont en revanche diminué de 19,5 millions de francs. Au total, des provisions à hauteur de 21,3 millions de francs ont été utilisées conformément à leur affectation durant l’exercice sous revue.

Capitaux propres / Fonds propres

Les capitaux propres du Groupe Raiffeisen (intérêts minoritaires inclus) ont progressé de 1,5 milliard de francs (+7,8%) au cours de l’exercice sous revue pour s’inscrire à 20,6 milliards de francs. Le capital social a augmenté de 377,8 millions de francs et atteint 3,1 milliards de francs (+14,0%). L’autonomisation de quatre des six Succursales de Raiffeisen Suisse a entraîné, à elle seule, un afflux de capital de 161,5 millions de francs dans le Groupe en 2022. Le reste de l’augmentation est dû à la thésaurisation élevée des bénéfices. Le Groupe Raiffeisen dispose d’une excellente capitalisation et les ratios TLAC ont encore augmenté. Avec des fonds propres et des fonds destinés à absorber les pertes d’un montant de 23,1 milliards de francs, le Groupe enregistre un ratio TLAC pondéré du risque de 24,9%. Le ratio de levier non pondéré s’élève à 8,2%.

Perspectives économiques 2023

Le contexte de marché reste délicat. La hausse des taux d’intérêt et l’inflation élevée laissent des traces. Les indicateurs conjoncturels font entrevoir un ralentissement de la croissance. L’économie suisse ne devrait pas pouvoir échapper au ralentissement conjoncturel mondial durant l’année 2023. La guerre en Ukraine et la crise énergétique qu’elle entraîne pèsent aussi sur l’économie suisse. Raiffeisen ne voit pas de risque aigu de récession, d’autant plus que l’hiver doux a très fortement réduit le risque d’une pénurie de gaz et que l’industrie manufacturière est moins énergivore que dans d’autres pays européens. Les économistes de Raiffeisen Suisse prévoient pour la Suisse une croissance ordinaire du produit intérieur brut de 1%. L’inflation reste comparativement modérée dans notre pays.

Le marché suisse de la propriété est relativement peu affecté par le niveau durablement plus élevé des taux d’intérêt. La hausse des taux d’intérêt rend les placements immobiliers moins attractifs et moins accessibles aux potentiels propriétaires que ces dernières années. D’un autre côté, l’immigration élevée en Suisse, conjuguée à une diminution de l’offre de logements, entraîne une pénurie de logements disponibles toujours plus importante, ce qui accroît la pression sur les loyers mais stabilise les prix de l’immobilier.

Sur les marchés des capitaux, Raiffeisen prévoit que 2023 sera une année toujours délicate et marquée par la volatilité. Concernant le marché obligataire, le revirement des taux d’intérêt offre des opportunités intéressantes. Pour les actions, la priorité est accordée aux actions de qualité issues de secteurs défensifs comme l’alimentation, la santé et les biens de consommation.

Evolution de l’activité du Groupe Raiffeisen

Raiffeisen est bien positionnée sur le plan stratégique et financier et peut agir en position de force. La poursuite systématique de la stratégie du Groupe «Raiffeisen 2025» est aussi prévue pour l’année en cours, avec pour objectif prioritaire de diversifier encore plus le modèle d’affaires. Les revenus doivent être préservés à cet égard ou légèrement augmentés dans tous les postes de revenus. Quant aux coûts, Raiffeisen s’attend à ce qu’ils partent à la hausse en raison de sa propre croissance ainsi que des charges supplémentaires pour la mise en œuvre de la stratégie du Groupe. Elle est prudemment optimiste pour 2023 et prévoit une marche des affaires toujours solide.